Mr Frost : Film Fantastique Français, réalisé par Philippe Sebton, avec Jeff Goldblum, Alan Bathes et Kathy Baker. 1991.
Synopsis : Le canevas du film est
aussi simple que diabolique.Par un
concours du hasard (mais est ce vraiment le cas ?), la police arrête un
certain Mister Frost dans sa demeure suite à la découverte d'un
cadavre et par la suite d'un véritable charnier. Muré dans une posture
silencieuse après avoir avouéses crimes,
il ne dit rien pendant deux ans, il sort de son silence à la seule condition de
parler à une certaine Docteur Sarah Day. Mais dans quel but ? Comme on le voit on reconnait, bien sur, un canevas narratif assez efficace comme l'ont prouvé par la suite Le
silence des Agneaux mais aussi dans la récente série Black List.
Sortie en France en 1991, Mr
Frost avait su séduire de nombreux amateurs du genre tout étonné de voir
déboulé de nulle part, un film étrange, une production fantastique française
tourné en langue anglaise (!) avec un casting internationale (!). Philippe
Sebton, connue des amateurs de polar frenchies sympatoche pour avoir écrits de
nombreux scripts (Paroles de flics, Detective, Mort un dimanche de pluie, Lune
de miel) et pour avoir tourné quelques téléfilms (Tango Bar) avait déjà signé
via son premier film, un polar bien étrange et glauque avec Michel Sardou en totale rupture
d'image publique (Cross dont je causerai sans doute à la prochaine occasion).
Pour l'heure, voici donc ce mystérieux Mr Frost, film fantastique âprement
défendue lors de sa sortie par l'Ecran Fantastique à travers un dossier
copieux.
Aujourd'hui totalement oublié,
Mr Frost confirmait néanmoins l'émergence d'un cinéma de genre hors des
sentiers battus après les succès d'estime de Baxter, L'homme qui voulait savoir,
36 15 code Père Noel , Carne et sans oublier Delicatessen.
A le lecture du sujet et avec du
recul, il est évident vue l'orientation premier degré machiavélique
avec twist final manipulateur d'un projet comme celui çi, que Mister Frost ne pouvait se réaliser qu'à
l'étranger. Porté par un personnage 'diabolique' qui sort clairement de l'ordinaire, largement soutenue par la troublante
performance de Jeff Goldblum, le film déploie une esthétique typique
du fantastique anglais. Cross, le précédent film de Sebton avait déjà montré
une certaine stylisation dans la mise en place de certains cadres, et si Mr
Frost a tant plus lors de sa sortie, c'est justement par ce partie pris esthétique et ce rendu visuel sophistique et une nouvelle fois assez inhabituel pour le cinéma français de cette époque.
Jeff 'le regard qui tue' Goldblum
Si le film bénéficie du savoir du
cinéaste, il faut signaler la prestation envoûtante et singulière de Jeff Goldblum. Un temps coincé dans des seconds de prestige (Annie Hall, L'invasion des profanateurs,
Buckaroo Banzai, Silverado, L'étoffe des héros), Jeff Goldblum éclate de son
aura avec sa fulgurante composition de La mouche. Supportant non sans mal la prise
de gros plan, Jeff Goldblum se voit vite approcher pour composer des êtres
marginaux, énigmatique et mystérieux où les gros plans silencieux sont requis comme
en témoigne le curieux (et rare) The Mad Monkey, et bien sur, Mr Frost. Par la
suite, sa carrière prendre une autre tournure avec les cartons commerciaux des
Jurassik Park et de Indépendance Day.
Loin des tiques du cinéma
d'auteur français, Philippe Sebton signe un vrai film fantastique donnant à la
figure du diable une image troublante et déconcertante. A travers un récit ménageant un vrai suspense et une vraie progression dramatique, flirtant avec
habilité avec un sentiment de 'peur diffus et impalpable', Mr Frost mérite une
vraie découverte et d'être placé au panthéon des grands fantastiques français.
Voici la page officiel du film et son réalisateur !!
Allez avant de foncer tête baissé dans cette revue de presse rock'nroll, je vous invite comme d'habite à faire tourner vos platines à travers différents choix musicaux afin de vous plonger dans l'univers Mook, Pop et Geek de Rockyrama, la revue de cinéma faite pour le cinéphiles et uniquement pour eux !
Comme vous le savez certainement (enfin j'espère pour vous), Rockyrama nous offre une belle surprise pour les fêtes de fin d'année avec la sortie surprise de leur The Rockyrama videoclub ultimate club, l'occasion pour Explorers, de revenir sur le phénomène Rockyrama et de causer aussi de leurs derniers numéros consacrés à Stanley Kuckick encore en kiosque...Plus qu'une simple revue qui viserait à exciter la fanboy nostalgique d'une certaine forme de cinéma, Rockyrama a l'immense mérite de mettre en avant le cinéma dans sa dimension anthropologique entre faisant la jonction entre le film comme objet de consommation et de partage et l'art dans toute sa diversité. Explorers a donc interroger Johan Chiaramonte, grand Rockygourou de la revue pour en savoir plus sur cette aventure pop art en France.
Alors première
question, Etes vous d'accord pour dire que la revue Rockyrama est un ovni dans
le paysage des revues de cinéma actuel?
Si vous le précisez
c’est qu’on ne doit pas être loin de la vérité. Mais par leur ton, j’estime que
l’excellente revue Schnock est notre cousin Franco-Français. Enfin une revue
qui met en avant Daniel Prevost ou Jean Pierre Marielle ! C’est formidable. Bon
moi je voudrais un numéro spécial « un singe en hiver », vous
m’entendez Schnock ?! A moins que nous ne le fassions nous-même… Gabin me
manque. So Film également propose une nouvelle grille de lecture de l’industrie
cinématographique. Et même si on a pas aimé la couverture sur McTiernan, il
faut bien reconnaitre qu’ils font un sacré travail depuis leur début, donc
bravo.
Comment avez vous eu
l'idée d'une revue sous cette forme et a t il été dure de convaincre des
rédacteurs à participer à l'aventure ?
J’ai déjà eu
l’occasion de le dire mais je suis un gros consommateur de revues et de
journaux, français ou autres d’ailleurs. J’ai toujours rêvé de pouvoir
« fabriquer » le mien, avec l’aide de précieux collaborateurs j’y
suis parvenu.
D'où vient ce nom ?
Evidemment du
personnage Rocky, qui évoque et la boxe et le peuple. Il y a chez lui une forme
de combat qui vient « d’en bas » qui me plait, son ring c’est la rue.
Un vrai héros prolétaire au départ. Et qui ne gagne pas dès son premier opus,
la défaite est parfois plus romantique que la victoire. Le rama je l’ai ajouté
pour donner un côté enfantin. Je lisais Pif tout petit, du coup je suis très
attaché à ce côté « pour les enfants » dans ce que je fais. Même si
évidemment la plupart des articles ne leur sont pas accessibles.
Le premier numéro (qui
fait office de livre) a t-il été difficile à définir son ton sa chartre
graphique ?
Le premier livre
Rockyrama, qui traitait des 80’s, est venu d’une envie commune de rendre
hommage à tout un pan de la culture US qui nous a façonné. Pour ce qui du rendu
graphique, j’avais fais appel à plusieurs graphistes et illustrateurs.
Aujourd’hui je changerai presque tout, mais bon il est comme ça, et c’est tant
mieux finalement.
Était-il prévue dés le
départ la mise en place d'une revue ?
Non, c’est venu avec
le temps et les rencontres. Notamment par une amie qui m’a présenté Cédric
Littardi, qui, que depuis le numéro en kiosque nous supporte et nous apporte
tout le soutiens nécessaire pour réaliser chaque opus.
Je suppose que le
style de la revue a ses défenseurs et ses détracteurs ? Certains vous
reprochent de jouer la fibre nostalgique facile ? Pouvez nous dire quel
objectif Rockyrama cherche à atteindre ?
Faire une revue aussi
marquée dans son graphisme et dans on édito, est forcément clivant. C’est
inévitable. D’autant plus que nous ne sommes pas parfaits, donc oui des fois on
se mange des réflexions qui ne font pas plaisir. Mais c’est le 'game' comme on
dit. On ne nous reproche pas la fibre nostalgique, et renier cette partie de
notre édito c’est nous renier en somme. On l’accepte, mais nous ne sommes pas
que cela. Notre objectif, aussi prétentieux qu’il soit, est de prendre un peu
de temps, de recul. D’aller là ou les autres ne vont pas, ou plus. Il faut bien
comprendre que nous ne nous plions à aucune des règles de la promotion et de
l’actualité. C’est aussi un risque, on nous ferme beaucoup de portes pour des
interviews par exemple. Temps pis. L’objectif c’est d’aller ailleurs, d’essayer
d’apporter un autre point de vue. Des fois on réussit, des fois non. Mais tant
qu’on pourra faire ce magazine, on ira dans cette direction.
Comment avez vous
définit le look visuel ?
Si vous avez les 3
premiers numéros et les 2 derniers, qui sont graphiquement très différents,
vous vous rendez compte que le visuel a évolué. C’est le fruit d’une longue
réflexion et de beaucoup de recherches que j’ai mené avec Jean Granon, qui est
l’autre moitié graphique de Rockyrama avec moi. C’est un allié précieux sans
qui Rockyrama ne serait pas ce que vous avez entre les mains. Nous nous sommes
documentés, et finalement Rockyrama est un beau mélange de toutes nos
influences graphiques.
Rockyrama affiche
quelques noms trés apprécié des cinéphiles ? Ce sont eux qui sont venus ou vous
êtes allés les chercher ?
C’est moi qui suis
allé les chercher. Que ce soit Stéphane Moissakis, Julien Dupuy, Rafik Djoumi,
Arnaud Bordas, et encore d’autres, c’est de mon fait qu’ils sont de l’aventure
Rockyrama. Ceux qui lisent la presse cinéma Française savent d'où viennent ces
plumes, ce qu’ils ont fait avant, et ce qu’ils ont participé à construire bien
au-delà de la presse de ce pays.
Tous sont d’excellents journalistes qui
connaissent parfaitement leur sujet. Le véritable drame c’est qu’ils ne
trouvent d’espace de réflexion et d’expression sur papier quasiment uniquement
dans Rockyrama (vous pouvez les retrouver sur leur site www.capturemag.com). Je ne comprends pas
pourquoi d’autres revues plus « importantes » que nous ne font pas
appels à eux. C’est n’importe quoi. A ma connaissance il y a peu de Rafik
Djoumi dans les pages des autres magazines. Mais bon peut-être ne répondent-ils
pas aux désirs de ces fameux magazines. Et puis c’est vrai que ça va être
compliqué de donner 10 pages à un rédacteur aujourd’hui pour développer une
thèse sur Shining. Nous on le fait, on le peut, alors on le fait.
On parle cinéma toujours
sous un angle surprenant à l'image du 'Cannon Life' du N°1 ou encore dans le
derniers numéro on parle de l'importance de Orange Mécanique chez Ziggy
Stardust, c'est ça la patte de Rockyrama ?
C’est en tout cas une
volonté. Encore une fois, essayer de proposer un angle de vue différent.
Presque tous les sujets ont été abordés, c’est désormais l’angle qui fait la
différence d’un magazine.
Dans le dernier
numéro, Kubrick est à l'honneur, on pourrait craindre et attendre à du
réchauffé et pourtant, vous réussissez à parler du cinéma de Kubrick de manière
inattendu et original (y compris dans les itw où on apprend le rôle important
qu'il a joué dans certains James Bond) ?
Il faut dire merci à
Julien Dupuy qui avait cette pépite dans ses cartons. C’est certainement le
papier dont je suis le plus fier de l’histoire récente de Rockyrama. Il m’a
fait un beau cadeau, et pouvoir publier l’interview d’un tel monument est un
réel honneur pour moi qui suis fan de Kubrick.
On parle beaucoup
d'une revue nostalgie pourtant il y a beaucoup d'articles sur l'actualité ?
Dans le dernier numéro, on cause Fincher et Interstellar ?
C’est donc bien que
Rockyrama ne regarde pas seulement dans le rétroviseur. David Fincher,
Christopher Nolan, Michael Mann, Edgar Wright, Jeff Nichols, James Gray, et
encore beaucoup d’autres réalisateurs en activité nous passionnent. Voilà une
autre fierté de Rockyrama, pouvoir publier l’article sur David Fincher, une
cathédrale de plusieurs pages écrite par Aurélien Noyer. Nous sommes ici au cœur
même de Rockyrama.
Peut-on dire que
Rockyrama comme d'une revue anthropologique ? On y parle aussi bien patrimoine
du cinéma à travers les films mais tout ce qui a pour trait à la passion de ces
films à travers des objets ordinaires. Et dans un autre coté, vous faites des
ponts avec le cinéma ou l'influence du cinéma sur les artistes d'aujourd'hui à
l'image de votre ITW du groupe Zombie Zombie ?
Je ne sais pas… C’est
en tout cas une revue sur la pop culture, et la pop culture est un continent
infini. Il appartient à chacun d’aller l’explorer, le fouiller, le rencontrer,
avec, ou sans nous.
Geek ou Pop Art ou
autres choses ?
Un peu des deux, geek
n’est pas un gros mot. On dit souvent que Guillermo Del Toro est un cinéaste
geek. Nous sommes alors très fiers d’appartenir à la même école.
Ce qui est apprécié
chez vos fans, c'est que vous évoquez les films, mais aussi la musique, les
artistes designers d'affiches ou de génériques de films, garderez vous cet
approche singulière ?
Forcément. Tout nous intéresse,
enfin presque… Nous évoquons principalement le cinéma, mais nous n’oublions pas
tout le reste. Et nous iront de plus en plus vers des auteurs, designers,
graphistes obscurs. On se dit que si ça nous intéresse on trouvera bien
quelques autres personnes qui s’y intéresseront aussi.
Peut on savoir l'angle
du prochain numéro ?
Le prochain numéro
fera sa couverture avec un spécialiste des gangsters et des flics américains.
Chargez vos chargeurs, y aura de la monnaie à rendre…
Merci.
Bonus
Tout d'abord, un lien de leur blog / site et page Facebook de Rockyrama où les fans retrouvent facilement le ton et l'univers graphique de Johan et son équipe.
Quelques vidéos supplémentaires pour vous plonger dans l'univers de Rockyrama ! Après çà, si vous n'êtes plus accro que ça, c'est qu'on ne peut plus rien pour vous !