samedi 5 avril 2014

Dreamscape (Selection Officielle Avoriaz 1985)

Dreamscape

Dimanche, le 6 avril 2014.

Dreamscape, 1984, Joseph Ruben, avec Dennis Quaid. Etats-Unis. 4. Sortie le 14 aout 1985. V. DVD. Selection Officielle Compétition Avoriaz 1985.
 


Synospis : Alex Gordon a un don de médium qui lui permet de jouer aux champs de course, jusqu’au jour, où contraint de tirer sa référence, il accepte, la proposition de son ancien mentor et amie Novotny (Max Von Sidow) à participer à des expériences sur le rêve. Grâce à son don médiumnique et une machine sophistiquée, Alex Gordon parvient à se projeter dans les rêves de ‘patients’ pour observer les causes des différentes anxiétés des malades. Naturellement, cette merveilleuse invention attise la convoitise du gouvernement et de notamment Tommy Ray Glatman (Christopher Plummer joue l'ordure de service) qui projette à l’aide d’un autre médium à tuer le président dans un de ses rêves.
 

A la base, un sujet en or et un script de sf passionnant : la création d'une machine capable de nous de pénétrer dans les rêves. Bien avant le sublime Paprika de Sotashi Kon, mais un an après le passionnant Brainstorm de Douglas Trumbull, Dreamscape posait déjà en filigrane la puissance évocatrice d'une telle invention mais se plaçait également comme tout récit allégorique alarmiste d'inévitables interrogations sur son utilisation à usage militaire. D'une volonté humaniste (il s'agit de guérir des patients malades atteints de cauchemars chroniques), l'invention devient une machine de manipulation, de pouvoir, une arme absolue où l'assassinat crapuleux devient l'enjeu d'une nouvelle distribution des cartes dans le contrôle du pouvoir (le président lui même est en danger !). On voit bien ici le grand pouvoir d'attractions du film et à ce niveau, Dreamscape atteint son objectif.



Néanmoins toute la sympathie que procure ce petit film de science-fiction typique des eighties, il faut quand même reconnaître que Dreamscape a dans l’ensemble plutôt mal vieilli faute à une mise en scène mollassonne dont faisait déjà preuve Joseph Ruben à l’époque. A ce titre, le principal échec du film réside dans la visualisation des rêves eux-mêmes tant le metteur en scène convoque une imagerie ringarde et kitch à base de ralenti d’une étonnante laideur, de grand angle injustifié et de filtre brumeux en guise de photographie. Il est évident qui si on compare le pari visuel des 5 scènes de rêves du film avec d’autres films de l’époque qui témoignaient de la même ambition, Dreamscape ne tient pas la route en comparant avec les fastes visuels de La compagnie des Loups ou même de la série des Freddy Kruger. D’autant que les effets visuels et les maquillages des différentes créatures du film (dont un homme serpent à mourir de rire) ne font qu’alourdir des scène sauvées par une direction artistique beaucoup plus inspirée.
 
 
Heureusement, cette aspect du film ne constitue pas le seul aspect du film et se démarque par l’originalité de son sujet, par la qualité de l’interprétation (Dennis Quaid, Max Von Sidow, Christopher Plummer, Eddie Albert, sans oublier Cate Capshaw qui nous gratifie d’une cultissime scène de sexe ferrovière torride et David Patrick Kelly, le 'bad boys' sociopathe du film et méchant d'un nombre conséquent de films du début des années 80). 
 
 
Alors, certes, l’intrigue n’est pas d’une franche jeunesse et on pourra regretter que la partie sf soit sacrifié au profit du thriller politique (grosse référence à La mort aux trousses) sans doute plus commercial, mais reconnaissons tout de même, l’indéniable efficacité d’un récit menée tambours battant, qui se suit sans trop de problème. Il faut dire que les acteurs sont pour beaucoup dans la qualité du film, notamment, Dennis Quaid, qui bien avant, Big Easy, Enemy, Mort à l’arrivée, et L’aventure intérieure, nous montrait déjà un certain talent à jouer les arrogants charmeurs. JMM.


la bande annonce du film :


Un extrait du score musical concocté par Maurice Jarre :

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