L’incroyable alligator
Jeudi
le 10 avril 2014.
Film
de Science-Fiction, 1981, réalisé par Lewis Teague avec Robert Foster et Henry Silva. Etats-Unis. 5/6.
Sélection Officielle Avoriaz 1982.
Synopsis : Dans une grande ville américaine, des
scientifiques travaillant pour une boite pharmaceutique font des
expérimentations sur des chiots et balancent leurs cadavres dans les égouts.
Comme vous vous en doutez, un bébé crocodile s’approvisionne dans cette nourriture
abondante et se transforme peu à peu en gigantesque créature infernale.
Bientôt, les premiers cadavres sont découverts dans les égouts et seul un
policier (Robert Foster, impeccable) accompagné par une jolie vétérinaire
prennent la mesure du danger tandis que notre amie le crocodile fait des
ravages dans la ville. Malgré l’arrivée d’un chasseur ‘professionnel’ (Henry
Silva, hilarant), et les tentatives infructueuses de la police, le crocodile
décide de faire le boxant dans une cérémonie ringarde.
De tous les ersatz de films de
monstres animales post Les Dents de la
mer, L’incroyable alligator est
sans nul doute une des œuvres les plus sincères et les plus généreuses développés
sur ce thème hautement productif. Accessoirement, meilleur film de crocodile à
ce jour (au coude à coude avec Solitaire),
L’incroyable alligator aborde le
thème classique mais toujours efficace de la mutation génétique. Depuis le séminal Godzilla, il est toujours de coutume d'épingler l'irresponsabilité des hommes (forcément cupide) qui font toujours preuve de manque de discernement dés qu'il s'agit d'écologie. Une structure certes stéréotype, souvent encore recyclés (voir The Host ou The bay) mais qui permet au film de s'inscrire pleinement dans le b-movie typique des 'monsters movies' des années 50. Et c'est justement ce traitement b qui donne toute la saveur au métrage.
Ecrit par le prolifique John
Sayles (Piranhas avait déjà montré
tout l’étendue de son talent ‘anar’), et réalisé avec une étonnante efficacité
par Lewis Teague (qui s’en ira tâter du chien enragé dans l’excellent Cujo), L’incroyable Alligator est un spectacle jouissif (le barbecue
partie de la scène finale est d’une ironie réjouissante), tantôt salement gore
(on nous épargne aucune morsure), tantôt cruel (un enfant se fait bouffer dans
une piscine), tantôt spectaculaire (la scène où le crocodile défense le bitume
en plein quartier est incroyable). Bref, malgré des raccourcis narratifs parfois trop évident, c'est bien une approche iconoclaste qui prime sur le métrage et qui aboutit à des scènes purement cruels montrant que les auteurs n'ont pas eu peur de jouer avec certains tabous.
La bande annonce
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