Hellraiser / Le Pacte
Film Fantastique réalisé par Clive Barker, avec Andrew Robinson
et Claire Higgins. (GB). Prix de la peur, Festival d'Avoriaz 1988)
Synopsis : Pendant un emménagement,
un homme (Larry) se blesse accidentellement. Du sang coule et traverse le plancher.
Là, un cadavre, nommé Frank, jadis mystérieusement disparus après conclu un étrange
'pacte', se réveille dans un état d'écorché vif. Pour redevenir l'homme qu'il a
été, il fait appel à son ancienne maîtresse, Julia, la femme de frère. Il a
besoin de sang frais rapidement s'il veut échapper à l'emprise des Cénobites,
gardiens de l'enfer. Pendant ce temps, la fille du couple, Kirsty découvre une
étrange boite.
Remember, 1987. Un petit film
d'horreur gothique secoue le marché du film à Cannes et électrise le festival de
Sitges en clôture. Les previews ravageurs ne tardent pas (L'écran
Fantastique évoque un chef d'œuvre dans un article de Norbert Moutier N°83)
et sa présentation au festival d'Avoriaz est attendu avec ferveur. Bingo, le
film est vécu par toute une génération de cinéphiles comme un uppercut et les
spectateur découvre un cinéaste qui laisse éclater sa passion pour l'amour fou,
la marge, une fascination pour la figure du monstre.
Au centre de cette enthousiasme,
Clive Barker donne naissance à l'une des figures fantastique les plus
emblématiques et dérangeantes du 7 art, le Cénobite, avec au centre son chef,
Pinhead ('Tête d'épingle'), sex symbol du sado masochisme, étrangement beau,
crane rasé, bardé de d'épingle sur le visage. Il est l'archange de l'enfer. Loin
de la figure du psycho killer sévissant dans les eighties, les cénobites, agissent
pour faire découvrir l'extase de la souffrance et la jouissance d'une sexualité
sans tabou. L'ambiance est à couper le souffle, et au milieu de la folie
ambiante, des chairs sont perforés et étirés par des crochets.
Auréolé d'une aura sulfureuse, le
film de Clive Barker frappe fort et ne laisse personne indifférent. Les fantasticophies
se souviennent sans doute avec émotion du débat houleux dans la rubrique Forum
de Mad Movies.
quelques extraits Mad Movies 52, rubrique Forum : (petite précision,
cet extrait n'a aucune volonté de nuire à ses auteurs, ni de juger leurs
commentaires, je désire simplement retranscrire les échanges passionnés et
passionnants que agitait le film à sa sortie)
Bernard Achour : "Je ne lui reproche pas son absence
d'humour, mais le fait qu'en étant sérieux, il impose sans la moindre nuance
une vision du monde complément écœurante"
"Si s'aventurer dans ces régions là déchaînent les forces
maléfiques qui vont t'écorcher vif et t'enfoncer des hameçons dans le corps, tu
n'as plus qu'à adopter sagement la position du missionnaire jusqu'à la fin de
tes jours. le pacte est une condamnation ignoble du plaisir sexuel"
"Clive Barker ne montre pas, voilà le problème ! Le pacte aurait
été un film vraiment dérangeante si son réalisateur s'était contenté d'enregistrer
sans juger"
Jean-Michel Longo : "C'est le principe du film d'horreur destiné
avant tout au public adolescent qui sublime les préoccupations de la puberté :
le sexe, le sang, les règles"
Jean-Pierre Putter : "De ce point de vue, je suis sur la même
longueur d'onde que Franck. il s'amuse comme un fou, il provoque les instances
suprêmes et ce que vous appelez 'punition' est peut-être pour lui une
récompense"
"je vois dans Le pacte l'itinéraire d'un gars refusant de plier
aux conventions sexuelles établies"
Hellraiser / Le pacte fait
partie de ses œuvres qui font et qui feront toujours débat chez les
fantasticophiles, entre d'un coté, ceux qui louent sans réserve un univers
morbide dominé par la présence hallucinante des fameux Cénobites, et ceux qui
lui reprochent ses monstruosités mentales et perverses, un univers où le recul,
l'humour serait exclut de toute notion de moralité. D'ailleurs question artillerie niveau, tout y
passe : nécrophilie, sadisme, sévices corporels, manipulations psychologiques,
monstres écorchés. Niveau gore et ambiance glauque, c'est sueurs froides
garanties. Dés le début, Clive Barker nous plonge dans un univers putride, avec
lumière bleue et la visions de chairs déchiquetés, des visions infernales qui
vous met en condition. Par la suite, le cinéaste appuie sur le champignon et
rien de nous est épargné de la mutation de Frank tout comme des coups de
marteau envoyés par Julia à d'infortunés amants.
Bref, le film n'a pas fini de
diviser, mais il reste indéniable que le film tire justement sa force dans la
manière dont Clive Barker joue avec le refoulé ; le gore devient l'objet
central du film où on flirte sans cesse avec le désir et la mort, où les corps
se donnent et s'ouvrent avec une générosité à peine moins sensuelle et perverse
que dans le cinéma de Cronenberg. La force du récit d'Hellraiser, c'est tout d'abord de nous proposer une variation
gothique du vampirisme et de la old school home, en signant un curieux
vaudeville à trois, entre la femme, le mari cocu et l'amant d'outre tombe. Cet
enjeu minimaliste ponctué d'un humour subtile typiquement british, permet à
Barker d'ouvrir dans une autre dimension et de faire entrer sa galerie de monstres
païens (comme ce fut le cas avec le monstre de Rawhead ou ceux de Nighbreed),
les magnifiques Cénobites (une création du maquilleur Bob Keen) et engage son
film ouvertement sur la voie du sado masochisme et la nécrophilie. La partition
de Christopher Young ajoute une force à cet étalage de visions inoubliables et
c'est pour toutes ces raisons et ceux malgré ses défauts mineurs qu'Hellraiser fait souvent office de petit classique
du cinéma d'horreur. D'ailleurs, l'originalité et la fascination du film fut
tel qu'une saga assez inégale fut par la suite mis en chantier. 5/6.
D'autres affiches du film ou de la bande dessiné inspiré du film
La bande annonce du film
quelques extraits de la musique du film
Pour les fans du compositeur Christopher Young, voilà un petit échantillon de ses morceaux les plus séduisants.
n'oublie pas dans les proders les figurines neca et les tortured soul , le spin off de hellraiser lol
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