lundi 21 avril 2014

Street Trash (Prix du Gore Paris 1987)


Street Trash
 
 

Mardi le 22 avril 1987.
Film Fantastique Gore, réalisé par Jim Muro. Prix du Gore Paris 1987. Prix Spécial 1987. Sélection Officielle Avoriaz 1987.
Synopsis : Une décharge mené par un psychopathe, un flic dégénéré qui mène une enquête farfelu, un étrange liquide qui fait exploser une horde clochard affreux, sales et méchants.


Le cinéma a toujours produit des œuvres de dégénérés, le genre de péloche où même les plus bisseux d'entre nous sont parfois bien obligé de reconnaître que certains auteurs nous inquiètent qu'en à leurs santés mentales. A ce titre, Street Trash appartient bien ce genre de film, à la fois inclassable, fou, original, dérangeant, un film où l'avilissement, la lâcheté, le crapoteux digne d'un catégorie 3 sauce HK, le mauvais goût, la laideur, la rigolade se voient érigés au rang d'expression artistique. Grosso modo, on y voit un mec se faire tabasser à mort dans les chiottes, un flic se fait vomir en mettant de doigts dans la bouche. Plus loin, des clochards violent une fille dans une décharge, son propriétaire gros et gras jouera à son tour avec le reste du cadavre.



 
Mettons les choses au point, on est loin ici du militantisme typique des  réalisateurs des années 70 où le gore se mariaient harmonieusement avec la prose idéologique (Romero, Carpenter, Craven, Cronenberg), on est également loin du gore burlesque et slapstick à la Sam Raimi où à la Peter Jackson, plus amusant, plus fun, dans son principe et dans ses enchaînements séquentiels.  Pas de schémas codés et stéréotypés propre à la série B ici, puisque le fil rouge narratif est réduit à un prétexte, grosso-modo, un psychopathe 'allumé' et un flic 'torturé' joue virilité et testostérone dans une décharge bien 'crado' tandis qu'un commerçant vend à des clochards un liquide douteux, le Viper.


Liquide qui nous vaudra de voir une succession horrible et dégueulasse de 'fondu savoyard corrosif',  efx gore fameux réalisée par la décapante artiste Jennifer Aspinall (déjà responsable entre autre des efx électrochocs de Toxic), justement récompensé du Prix Gore au festival de Paris en 1987. Cet étalage humoristique et cradingue cache mal en fait un nihiliste urbain typique de l'underground punk américain (la scène de la castration est une citation directe au non moins barge Desperate Linving de John Water, et le film est entièrement baigné d'un comique 'bas du front' typique de l'esprit Troma tendance Atomic Collège et Toxic), et en particulier, l'école trash new-yorkais des polars  glauque de William Lustig, de Gary Sherman et de Abel Ferrarra. Mais la filiation la plus naturel et direct, c'est bient entendu, Frank Henenlotter, pape de l'outrance foutraque et qui avait le cerveau en carafe bien des spectateurs après la vision, Basket Case, et, plus tard, Elmer le remue-méninge /  Brain Damage dont Jim Munro était cadreur, sans oublier le fou furieux Frankenhooker.
 
Mais cette ode à la laideur tomberait dans l'oublie s'il n'y avait pas l'incroyable mise en scène du jeunot  Jim Munro (21 ans à l'époque) qui déployait un sens du cadre et de découpage qui n'allait pas tarder à taper dans l'œil de James Cameron. En effet, c'est essentiellement à ce niveau que le film a acquit son statut cult movie. Grâce notamment à l'utilisation judicieuse de la steadycam qui à permet au réalisateur de donner un dynamisme étonnant lors de ses nombreux séquences dopé par un sens de l'espace. Logique qu'un réalisateur aussi visuel de James Cameron l'engage par la suite dans ses blockbuster. Au delà de la grandiloquence de son sujet, c'est bien parce que le réalisateur est parvenu à conceptualiser une beauté de la déchéance constitue malgré les années et son empreinte eighties un film unique. Une démarche ultra casse gueule en soi qui provoquera des réactions forcément extrêmes (tans pis pour eux !)mais qui ravira les vieux lecteurs d'Harakiri, comme le prouvera le Prix Très Spécial décerné par les journalistes de l'époque sans oublier le Prix Gore au 16 festival du film Fantastique et de Science fiction de Paris.. JMM. 5/6
 
 
 
La bande annonce :
 
 
ATTENTION SEQUENCE GORE :
 
 
Et pour terminer, une video d'archive sur le film Street Trash présenté au Festival d'Avoriaz avec au final une étrange analyse du film.
 
 

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